Journal 5 – Inventer le cadre

On l’a fait. On a fait éclater le cadre traditionnel. Patow!

Du jour au lendemain.

C’est violent, dans un sens. Ça fait perdre ses repères. D’abord, on est dans une sorte d’apesanteur. On cherche à atterrir, mais on ne sait pas trop comment.

Puis, doucement, une nouvelle structure se dresse. Elle nait de notre instinct, de nos appréhensions, de nos besoins, de nos rêves.

Créer une routine dans ce qui semble être un chaos. La routine, ça fait peur autant que ça rassure. Avec les enfants, c’est salvateur. Peu importe sa forme, sa seule présence agira comme lubrifiant sur le quotidien.

On a zappé le métro boulot dodo pour inventer une nouvelle formule qui rythme nos journées.

Les bases sont bien installées. Les matins sans cadran nous réveillent tout de même à heure régulière. Les jeux pour les uns, la besogne pour les autres. La route, entre coupée de pauses à intervalles connus. De mieux en mieux, on gère et dose notre énergie et notre motivation. Café, limonade, collations. Autant d’appels en avant. Encore un peu de bitume. Après le diner-chez-nous-déjeuner-ici, le plus gros est fait. On vise le rythme balade à la fin du parcours quotidien.

Le lieu du dodo a été choisi à l’avance, ou pas. La tente en camping ou la chaumière d’un hôte généreux, via la communauté Warm Shower. Si le premier nous permet plus de liberté sur l’horaire du souper-diner et du coucher, le second nous fait rencontrer le pays dans sa culture familiale, dans le partage et les précieux échanges.

Puis on recommence. Et c’est riche. Jamais plate.

Et dans les moments plus difficiles, quand on se prend à douter et à chercher le sens, on choisit comme moteur la fierté d’avoir osé.

À bientôt,

Stéphanie x